L’OFALP, pour la liberté de la presse

Le constat des fondateurs de l’OFALP est sans appel : Concentration des médias, atteinte au secret des source, censures, procédures judiciaires-bâillons, licenciements abusifs, intimidations, convocations par la DGSI, perquisitions, gardes à vue, violences verbales ou physiques… La liberté de la presse est attaquée de toutes parts.

Partant de ce constat, une quinzaine de journalistes (radio, télévision et presse écrite, nationale et régionale) et membres de différentes organisations impliquées dans la défense du droit de l’information (Informer n’est pas un délit – INPD ;  Un Bout des médias – UBDM ; le Conseil de déontologie journalistique et de médiation – CDJM ;  le Syndicat national des journalistes – SNJ ; une membre de l’association Journalisme et citoyenneté, organisatrice des Assises du journalisme de Tours, des membres de la Garrd – Guilde des auteurs et réalisateurs de reportages et de documentaires) ont collectivement  travaillé à la construction de l’Observatoire français des atteintes à la liberté de la presse, pendant 1 an.

L’Ofalp a pris la forme juridique d’une association loi 1901 à gouvernance collégiale, en novembre 2023. Les adhérents sont divisés en trois collèges distincts : “Citoyens”, “Journalistes” et “Personnes morales”. Pour adhérer, chacun.e est tenu.e de remplir une déclaration d’intérêt et de signer une charte d’adhésion, afin d’assurer le respect des principes d’indépendance et de confidentialité de l’observatoire.

L’Ofalp a été rejoint par plusieurs journalistes d’investigation comme Inès Léraud ou Ariane Lavrilleux, qui ont été personnellement confrontées à des tentatives d’obstruction dans l’exercice de leur fonction d’information et leur statut de journaliste.

L’Observatoire va constituer la première base de données française, à terme librement consultable, recensant le maximum d’obstacles mis sur la route des journalistes dans leur travaux de recherches, de recoupements, de consolidation de l’information. Que ces obstacles soient dressés par des acteurs de la sphère publique, privée ou par des citoyens  ; qu’ils prennent la forme d’intimidations, menaces ou violences, physiques, verbales ou psychologiques ; qu’ils se matérialisent par un recours abusif au secret des affaires ou au secret défense ; qu’ils relèvent de la censure interne ou externe à un média ; qu’ils prennent la forme de procédures judiciaires abusives, dites “procédures bâillons ”, ou encore de refus de communiquer des documents administratifs… En un mot, l’Ofalp recensera tout acte ou dispositif visant à freiner ou empêcher totalement des informations d’intérêt public d’émerger et d’arriver jusqu’aux citoyens.

Analyser et comprendre

En plus des données publiées en ligne, l’Ofalp s’est fixé pour objectif de publier un rapport annuel proposant des  analyses qualitative et quantitative ainsi que de la datavisualisation à partir de sa base de données. Ce livre blanc sera envoyé à une galaxie d’acteurs institutionnels français ou européens, voire à des entreprises et des médias, afin d’alerter les pouvoirs publics sur l’état de la liberté de la presse en France et sur certains types d’atteintes particulièrement préoccupantes.

 L’observatoire produira également  des dossiers thématiques livrant des exemples très concrets d’atteintes à la liberté de la presse, lorsqu’ils se regroupent autour d’un sujet, d’un lieu, où d’un auteur d’atteintes en particulier. A moyen terme, des “fiches-conseils” seront également rédigées à destination des journalistes, pour les aider à mieux se prémunir face aux atteintes, ou à mieux y faire face lorsqu’elles surviennent. L’Ofalp mènera des actions de sensibilisation auprès des citoyens ou des acteurs de la profession, comme le mardi 26 mars, où il animera un atelier sur les procédures bâillons à Tours, lors des Assises du Journalisme.

Des événements grand public liés aux enjeux de défense de la liberté de la presse seront également organisés :  le premier d’entre eux étant fixé au vendredi 24 mai 2024, à la Recyclerie à Paris.

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